lundi 28 mars 2011

dans la presse (1 Le Pays ; 2 L'Est)


(Est républicain, dimanche 27 mars 2011)
Des démissions inédites
Hier, 17 membres du conseil d’administration du lycée Condorcet ont jeté l’éponge. Ils s’insurgent contre la baisse des moyens alloués pour la rentrée 2011.
Les démissionnaires : « Le 15 mars dernier, nous avons envoyé un courrier au recteur d’académie afin de réclamer des moyens supplémentaires. Il n’a toujours pas daigné nous répondre ». Photo C. DUMAS
Au lycée Condorcet, c’est du jamais vu et ça en dit long sur le malaise et le mal-être qui règnent en ce moment au sein de cet établissement scolaire et, plus généralement, dans l’Éducation nationale.
Hier matin, dix-sept représentants des personnels (élèves, étudiants, enseignants, parents d’élèves), sur un total de trente, ont démissionné du conseil d’administration.
« Nous sommes arrivés au terme des démarches réglementaires et sommes au regret de constater que l’enveloppe horaire dédiée à notre établissement n’a pas évolué d’une seule heure (1) », déplorent les démissionnaires dans un courrier daté du 26 mars et adressé à la fois au recteur de l’académie de Besançon, à l’inspecteur d’académie du Territoire et au proviseur du lycée Condorcet. « Nous refusons de cautionner et de cogérer la pénurie inadmissible et irresponsable des moyens prévus pour la rentrée prochaine ».
Pour eux, « l’Éducation nationale est aujourd’hui considérée uniquement comme un coût et non comme un investissement pour l’avenir ».
Follereau et Courbet, même combat
Cette baisse des moyens - le rectorat, lui, préfère parler de « rationalisation » - se traduira à Condorcet par la suppression de cinq postes d’enseignants, par la fermeture de trois classes (une en seconde, une en première et une en terminale) et par la limitation des dédoublements (scissions des classes en deux groupes pour certains cours), en seconde et en première.
Avec des effectifs qui, selon les syndicats, s’annoncent stables, « on passera d’une moyenne, par classe, de 31,2 élèves à 34,7 élèves. Cela débouchera sur une dégradation des conditions d’études », assurent-ils tout en dénonçant « une école publique qui ne donne plus les clés de la réussite à tous ».
Joint hier par téléphone, Gabriel Lienhard, proviseur du lycée Condorcet et président du conseil d’administration, a déclaré « prendre acte » de cette démission collective, tout en refusant de la commenter. Il précise toutefois : « A chaque rentrée, un comptage des élèves est effectué. Si les effectifs sont plus importants que prévus, une classe supplémentaire peut être ouverte. Dans le passé, ce scénario s’est déjà produit à Condorcet. Aucun élève ne sera laissé sur le bord de la route ».
Ce mouvement de protestation lié à la baisse des moyens alloués à l’Éducation Nationale (2) ne concerne pas que le lycée Condorcet, mais aussi le lycée Follereau et le lycée Courbet. Les protestataires de ces trois établissements entendent mener des actions communes dans les toutes prochaines semaines.
Alexandre BOLLENGIER
(1) La DHG (Dotation horaire globale) passera à Condorcet de 1.668 heures en 2010 à 1.548 heures en 2011 (soit une baisse d’un peu plus de 7 %).
(2) 16.000 suppressions de postes d’enseignants à l’échelle nationale (dont 23 dans les lycées de Belfort) sont programmées pour la rentrée 2011.

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